Où était donc L. ? Il marchait sur une colline éclairée de bleu par la lune et ciel. Il contemplait les étoiles et se rappelait ce poème :
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!
Puis soudainement tout s’arrêta. Tout devint noir. Comme si la nuit s’était éteinte. Les étoiles avaient fui le ciel. Le vent s’était figé. L. était seul. Seul face à lui-même. Seul face au fantôme qui venait enfin de le rattraper
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire