Voilà, ça y est. J'ai décidé d'en finir. J'en ai trop marre. Marre de cette vie où tout ne fait que s'échapper. Alors c'est moi qui vais m'échapper. Il y a ce vide en moi. Il résonne. Il m'appelle. Quand le vent souffle dans cette étendue noire, je me sens transpercé, je perds toute consistance, je m'étire je me déchire dans ces ténèbres. Je fais partie d'elles et je vais aller les rejoindre, dans ce flot de vide et néant.
Le soleil ne brille plus et pour être honnête, je n'ai plus gout à rien. Je ne pensais pas un jour en arriver là mais parfois il est des combats qu'on ne peut plus livrer. Le guerrier ne meurt pas toujours au combat, parfois, il en meurt, après. Seul, sous un arbre à regarder ses blessures qu'il ne peut refermer.
Je suis donc là, sur ce pont rouge que tant prennent en photo. Demain on ne parlera pas de moi, mais tant le prendront en photo. ils ne sauront pas. On me retrouvera dans quelques jours, avec cette seule note, trace de mon acte, de mon dernier voyage. Je pense à bien des choses, elles défilent et virevoltent dans ma tête. Tant de choses, tant de douleurs. Sous moi, les flots noirs de l'océan. Ils s'ouvriront à moi. Leur froide étreinte me libérera et tout cela va finir. J'aurais tant à dire mais l'heure des mots est passée. J'escalade la rambarde. Le vent. la nuit. l'eau que je devine plus que ne voit. Tout bouge. J4ai froid. Mon visage est de marbre. Je pense à vous. Et je saute.
OH LES CONS!!!!! ILS ONT FOUTU UN FILET. CA FAIT MAL! Je pends comme un animal maintenant. Les cons. Les cons! En plus une de mes chaussures est tombée dans l'eau. J'ai l'air malin, je ne vous raconte pas.
Bon, le pont c'est celui-là et selon TIME, il y a eu 1269 suicides depuis 1937 et la ville de San Francisco pense mettre des filets pour rattraper les sauteurs. Et de tous ceux qui on tété rattapés ou empêchés de sauter, 90% n'ont jamais récidivé.
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