lundi 2 mars 2009

Dry your eyes (Watchmen)


Rouen. 1986. 2008.
Vingt deux ans que je suis avec cette oeuvre: Watchmen. Demain c'est l'avant- première et demain tous ceux qui ne connaissaient pas cette oeuvre vont savoir, vont connaître. On était en 1988 quand je l'ai fini, un 25 décembre où j'avais donc reçu les deux derniers tomes. Quelle force, quelle claque. Au delà de la bande dessinée, d'une érudition rare et montrant une vision sombre d'un monde fou, matinée de philosophie. C'est tout celà à la fois. Et comme le Seigneur des anneaux il y a quelques années, celà était devenu un singe de reconnaissance. L'icone qu'est cette bande dessinée va être passé par le prisme d'un film qui de toute façon ne pourra pas rivaliser avec l'oeuvre originale. Tout au plus (et c'est tant mieux) elle renforcera l'impact des 12 épisodes.
Blake, Adrian, Walter et les autres ont été avec moi pendant tout ce temps là. J'ai relu ma vieille version Zenda (traduite par J-P Manchette, un vrai traducteur qui aime une oeuvre pas comme les imbécilités traduites par l'édition Panini), j'ai relu le Absolute une dernière fois avant que le rideau ne se lève. Snyder fera disparaître les subtilités, c'est évident. Les constructions, mise en abyme et autres thèmes récurrents passeront à la trappe. Certains verront le film, liront la BD et trouveront que le film est mieux. Ce sera leur droit mais les esthètes souriront tristement en leur for intérieur. Les nouveaux fans sont toujours les plus virulents de toute façon. Au fond de soi, on a un peu l'impression de se faire voler une oeuvre majeure dont notre petite arrogance de connaisseur réclamait l'entière exclusivité. Demain, c'est fini. Demain les journalistes ignorants massacreront Alan Moore, parlant de lui et de Watchmen, et celà va nous irriter.
Pourtant, tout comme V pour Vendetta, je promets que je vais le regarder d'un oeil neuf, sans comparer avec ce qu'a écrit Moore. Juste pour le plaisir des yeux et de l'histoire.

C'est depuis 20 ans qu'elle est avec moi. Cette culture populaire, je l'adore, surtout quand elle transcende son genre.

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