Rouen.Je regarde toutes ces portes et je réalise qu'elles servent à tant de choses. La porte vous protège, de l'autre, des courants d'air. Elle vous protège car elle vous cache. Chez les profs, c'est sacré: on ne doit rien dire sur ce qui se passe derrière cette porte fermée. La porte c'est derrière elle que l'on devient vraiment soi-même, il n'y a personne pour vous observer et vous pouvez ainsi tomber le voile. Derrière la porte, les sourires s'estompent, les disputes arrivent, les corps s'enlacent et s'embrassent.
Bien souvent, les personnes que nous rencontrons entrent par la porte de nos existences, comme si l'écrivain parfois fou de nos vies mettaient toute cette danse en scène, choisissant les acteurs pour les faire passer des coulisses de nos vies à la lumière et sommes tous l'acteur de quelqu'un en fait. La porte c'est ce passage vers un autre univers, que ce soit chez nous ou ailleurs, cette entrée discrète vers tant de monde. Elle sépare, elle empêche, elle protège mais fondamentalement, elle n'existe qu'à une condition: d'être fermée. Elle nous force à la franchir pour quitter un monde pour un autre. Parfois, juste pousser cette porte, la sentir s'ouvrir peut tant nous couter. Que va-t-on découvrir? La joie ou la tristesse? Ce grincement est-il un message ou une leurre? Combien de fois avons-nous soupiré devant cette port, la poignée dans la main, les mains moites et le souffle court? Autant de fois que nous sommes entrés en courant, la faisant claquer contre le mur nous voulant nous débarrasser de cet obstacle.
Mais la pire de toutes ses caractéristiques, c'est quand elle reste désespérément muette et immobile...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire