J'en ai parlé il y a quelques jours, de ce petit chemin que j'ai longtemps monté et descendu pour m'amener à la mer. Plus petit il semblait être une montagne et maintenant il n'est qu'une plaisante montée.
Sur ce chemin, vers 6 heures, invariablement les augustes habitants (les doyens) se réunissaient pour jouer à la pétanque. Il y avait toujours un grand bonjour qui nous attendait et nous faisions attention à ne pas marcher sur les boules. Nous avions droit à une remarque sur nos coups de soleil et le passage d'une voiture sur le chemin était toujours difficile à négocier pour le chauffeur, surtout si le cochonnet était touché. Mais le sourire et les rires est ce dont je me rappelle quand on les croisait. Ces personnes que je ne connais quasimment pas font partie intégrante du décor de mes vacances et de mes évasions estivales. On raconte même que si le chemin (rebaptisé "rue") n'a pas été bétonné, c'est pour qu'ils puissent continuer à jouer, habitant là-bas à l'année.
Il y a une semaine, j'ai pensé à eux, en fait à ceux qui restent car au fur et à mesure que le temps passe, il y en a de moins en moins.
Il était minuit et je pensais à Mr. M., le plus petit et charismatique d'entre eux, celui dont la joie était communicative et qui hochait toujours la tête en vous saluant de sa voix rauque. Et même si on ne peut pas dire que je pense à lui chaque jour, il n'est jamais bien loin quand je pense au soleil.
Le lendemain, un coup de fil de mes parents m'annonça que Mr M. était mort.
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