Finalement, les déménagements auront rythmé ma vie, auront dicté mes amis. Je m'en suis rendu compte en tombant sur les "caisses oubliées". C'est quoi une « caisse oubliée »?
C'est de l'archéologie de l'existence, la preuve de ce qu'on a été. C'est une caisse qui n'a pas été ouverte entre le moment où elle a été remplie et le moment où on déménage à nouveau. Dedans on y trouve des photos ("j'étais vraiment coiffé comme ça?"), des tickets de cinéma, des lettres ("j'écrivais vraiment comme ça?") et un nombre de conneries tellement phénoménal qu'une voix derrière vous déclare en s'interrogeant: "mais tu ne vas pas garder tout ça?".
L'auto-reply de ma part est simple: oh que si.
Le lendemain je retourne voir cette caisse et je me pose encore la question: pourquoi la garder, cette partie de moi, révolue et enterrée/enfermée ?
Parce que lorsque je l’ouvre justement, je voyage dans le temps (je remonte les aiguilles comme disent nos amis anglais), j’entends les cris de joie, je revois les malheurs simples et insignifiants d’une période qui était que la fin du Paradis.
En y repensant, je ne voudrai pas y retourner. De cette période, je ne connais presque plus personne, les noms ont même tendance à s’échapper ou à se faire imprécis. Les photos ont le pouvoir magique « faire apparaître un sourire songeur ». Mais la rivière a coulé, je suis sur d’autres rives maintenant et je trouve enfin la réponse à ma question, alors que je la referme avec soins.
Parce que dans encore plus longtemps je veux la retrouver et me rappeler à nouveau.
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