mercredi 17 novembre 2010

Vampire, vous avez dit Vampire?


(Post qui ne va pas intéresser tout le monde, et qui ne peut bien sur pas être exhaustif )
Disons-le franchement, les vampires ne cessent pas de mourir.
Cette créature fascinante a toujours été à la mode mais reconnaissons que Anne Rice a lancé le tout dans la fin des années 70 pour ce qui est de la période moderne. Un style magnifique, un univers riche, plongeant ses racines dans l’histoire de l’Homme, son Entretien avec un Vampire a envouté des millions de lecteurs. Elle aurait du s’arrêter à la Reine des Damnés (même si j’ai une faiblesse pour le Voleur de corps, que j’avais lu en anglais) mais le bien était fait. Puis, dans le milieu du Jeu de Rôles est arrivé Vampire : the Masquerade qui a été le pendant ludique d’Entretien. Mark Rein Hagen a créé ici un vrai bijou qui a faire sortir le jeu de rôles de ses donjons décérébrés pour ados pre/post pubères qui ne savaient pas ce qu’était d’incarner un personnage, un vrai. Les revues dites spécialisées de l’époque comme Casus Belli, n’avaient rien compris au jeu et à son univers machiavélique (et là, c’est au propre comme au figuré) et le jeu d’Horreur Personnelle est tombé bien vite dans le grotesque, transférant juste le décor des donjons avec des gros vampires à aller tuer. Le jeu fut dévoyé par des maîtres de jeu et des joueurs qui l’ont transformé en Vampire Superhéros by night où la puissance et les lignées excessivement rares étaient légions. C’est ça quand on n’a pas d’idées, on a toujours des suppléments. White Wolf, l’éditeur, suivra hélas cette tendance. Mais je digresse.
Côté télé, Buffy arrive. Il y a bien des vampires mais ils doivent passer à la télé donc on fait dans le soft. Pourtant, Angel a des relents Anne Ricien et sans se prendre au sérieux, un univers se crée. Blade, adaptation ciné d'un comics, a laissé dans les annales une scène d’ouverture d’anthologie mais pas grand chose d’autre. Sauf des vampires en casque de moto et qui mettent de l’écran total. C’est le début du « Vampire action » et j’avoue toutefois ne pas avoir boudé mon plaisir avec ses « Hollywood overacting effects »  Après, comme toutes les suites, ça a dégénéré.
(et en plus, Blade, il dépasse)
Tout s’est un peu calmé dans les courses de voiture avec notre charmante Bella et l ’ « affreux » Edward. Mal écrit, sans la profondeur de Rice, le succès est là. L’Entretien avec un Vampire du pauvre a pourtant ses mérites, outre celui de faire lire nos djeunz. Celui de créer un autre monde qui a également des gens poilus, les fameux Loups Garous. Je dis fameux car si la créature est excessivement vieille et ne trouve pas son origine dans les romans comme Bram Stoker a pu le faire, leur cohabitation vient surtout des films d’horreur dans lesquels chacun étaient représentés, mais de manière séparée. Depuis Buffy (?), ils se sont donc réunis à la télé et il est presque impossible maintenant d’avoir l’un sans l’autre comme dans la série « the Gates » .
Que reste-il donc à notre vampire ? Où est passée la séduction de celui-ci quand elle devient aussi aseptisée comme que ce que l’on voit dans Vampire Diaries ou Twilight ? Les références et l’élégance d’Anne Rice ne sont plus là et je le regrette mais après tout, elle occupe un créneau unique. On ne ferait que comparer à ce qu’elle a écrit. D’ailleurs on remarquera que l’on dit toujours « ce n’est pas du Anne Rice » et jamais  « tiens, cela rappelle Anne Rice ». Evidemment, ma vision "Gothic-Punk"si on actualise le mythe prévaut. Les rares romans de vampires à avoir cette force sont notamment  ceux de Poppy Z Brite et particulièrement son Ames Perdues. J’entends déjà certains dire « oui, mais c’est trop sombre, moi je veux du tout beau »

Les créatures (trop) torturées ne sont plus trop à la mode, il faut qu’elles soient efficaces, même si l’esprit ado torturé de Twilight peut être considéré comme un lointain successeur mais avec de vraies questions (« Pourquoi, pourquoi le forfait illimité quand je n’ai que le temps devant moi et que ma batterie est si faible ? ») Mais en même temps, il ne faut pas boire du sang, car c’est mal. Torturées mais pas trop (comme dans le jeu de rôles : il faut jouer son personnage mais pas trop. Rires)
J’oubliais aussi une trilogie, celle d’Underworld où si le premier épisode était moyen le deuxième était à mourir de rire avec notamment la fameuse scène où le méchant est donc coupé en morceaux par les pales d’un hélicoptère DANS un souterrain. Cela rappelle « le Magnifique » avec le type qui est tué par un requin dans une cabine téléphonique. Van Helsing montre que les effets spéciaux sans histoire ne valent pas grand chose surtout quand c'est dans le Dracula de Coppola que l'on avait vu le professeur de Stoker auparavant.

Le Vampire ne cesse donc de mourir et de renaître ? Chaque époque ajoute une touche : le glamour ou la violence ou l’esprit hype des années 2000 avec des foules de gadget qui sont tant en désaccord avec l’aspect atemporel de cette créature. Mais il reste là, encore et toujours. Avec lui, pas de peur de contamination comme le zombie. Il est cet autre, ce reflet froid et fascinant dans le miroir. Son étrange mélancolie, son appartenance à notre société sans  véritablement en faire partie car il en est le Prédateur trouvent écho. Sa solitude exacerbée par un temps sans prise sur lui renforce d’autant plus ce décalage, le condamnant à se cacher dans la nuit. Bien sur, les fidèles de l’Irlandais se rappelleront que le Comte se déplaçait le jour. Du méchant des films de Christopher Lee (et du bal des Vampires…) il est devenu le héros, que l’on plaint et avec qui l’on compatit entre deux séances de fitness, un peu d’Ipad et des crissements de pneus. Je ne sais pas s’il y a des créatures qui ont vu un tel changement.
Finalement, la phrase qui correspond au mythe du Vampire selon moi avait été mise au dos du jeu Vampire. Cette phrase de Nietzche “ Quand tu regardes l'abîme, l'abîme regarde aussi en toi “ Je ne sais pas si les Vampire Diaries et autres ersatz ont cette force. Mais ce n’était là mon propos. J’espère juste que les amoureux du genre viendront à lui, passant par ce chemin, remontant à la source, pour que la fadeur se transforme en un flot d’émotions.


PS: Mais rien ne remplacera dans le culte des vampires, le légendaire Tapineuses Vampires de Ray Garton. J'ai aussi oublié (mais là c'est sérieux) Kim Newman, The Hunger (les Prédateurs), Fred Saberhagen, the Addiction, Shadow of the Vampire et bien d'autres. Je le disais, ce n'est pas exhaustif. Et ça me donne envie de retourner à Hope.

3 commentaires:

  1. Et pour Hope, c'est quand tu veux... et que tout le monde peut, surtout... :(

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  2. c'est un endroit qui somme toute est atteignable en quelques mots, ais le chemin pour le prononcer est bien plus ardu..

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